L’art délicat de garder Te Arawhata impeccable

Le régime de nettoyage est essentiel pour créer une expérience visiteur unique

Il faut plus qu’un plumeau, un aspirateur et une vadrouille pour nettoyer le Musée de la libération de la Nouvelle-Zélande – Te Arawhata.

Un bidon d’air comprimé est utilisé pour dépoussiérer ce soldat à grande échelle et hyperréaliste, l’un des premiers personnages que voient les visiteurs en entrant dans le musée du Quesnoy.  

« Des précautions supplémentaires sont nécessaires lors du nettoyage du soldat afin de garantir la préservation de ses divers matériaux et surfaces texturées », explique la directrice du musée, Lizzie Wratislav.

L’équipe du musée nettoie et entretient les expositions à Te Arawhata toutes les quatre à huit semaines, ou plus fréquemment si nécessaire. 

« L’air comprimé aide à éliminer la poussière du soldat et à garantir que les cheveux réalistes restent intacts. Malgré à quoi cela peut ressembler, ce n’est pas de la peinture en aérosol !

“L’équipe se tient soigneusement sur le socle, sans chaussures, pour s’assurer que les surfaces ne sont pas endommagées et pour s’approcher suffisamment pour atteindre la hauteur du soldat plus grand que nature”, explique Wratislav.

La sculpture, créée par Wētā Workshop, représente un soldat de la New Zealand Rifle Brigade capturé dans un moment de réflexion après la libération. Il repose sur un trottoir pavé, son fusil posé doucement à ses côtés.

Richard Taylor, PDG et directeur créatif de Wētā Workshop, déclare : « Jouer avec l’échelle permet aux visiteurs de se rapprocher du soldat hyperréaliste, les plaçant dans ce moment important qui s’est produit il y a plus de 100 ans. »

Des citations historiques projetées sur le mur à côté du soldat donnent un aperçu des émotions et des sentiments qui ont rempli le cœur des personnes présentes dans les instants qui ont suivi la libération de la ville.

Wētā Workshop, surtout connu pour son travail sur écran sur le Seigneur des Anneaux, Avatar et Dune, a développé l’expérience immersive du visiteur de Te Arawhata en tant que mémorial vivant, c’est pourquoi il n’y a aucune barrière autour des expositions.

Le producteur créatif Jason Aldous affirme que cette approche augmente le besoin d’entretien et de nettoyage, mais qu’il s’agit d’un élément clé qui rend Te Arawhata unique.

« Les œuvres d’art de Wētā Workshop sont des pièces personnalisées hautement spécialisées et, même si elles sont conçues pour durer longtemps, en les gardant propres et entretenues, nous pouvons garantir qu’elles ont une durée de vie maximale », dit-il.

« Par exemple, la pierre Mauri, à l’entrée du musée, a été faite pour être touchée, et l’eau courante est continuellement renouvelée. De plus, les plaques des donateurs sont fabriquées en acier inoxydable brossé, extrêmement difficile à usiner mais très durable et simple à nettoyer, ce qui garantit que les contributions des donateurs sont respectées et reconnues.

Le défi auquel Wētā Workshop était confronté était de savoir comment combler le fossé entre le monde moderne et les événements d’il y a plus d’un siècle. Son équipe Immersive Experiences souhaitait que les invités non seulement découvrent la libération, mais également se connectent avec les personnes qui étaient là en 1918.

Pour y parvenir, l’équipe a conçu une expérience multisensorielle et utilisé une narration dramatique pour impliquer les invités sur le plan émotionnel.

L’histoire de la libération est incroyable : les soldats kiwis utilisaient une seule échelle pour prendre d’assaut la ville, qu’ils escaladèrent un à un pour libérer ses citoyens et capturer les occupants allemands.

À juste titre, la pièce maîtresse de l’expérience du visiteur est Te Arawhata, qui se traduit par « l’échelle ». La structure translucide de 7,4 m, qui réfléchit et transmet la lumière, s’étend jusqu’à la cage d’escalier du musée. L’échelle est maintenue propre à l’aide d’un chiffon microfibre ultrafin pour éviter de rayer sa surface.

Georgia McNeill, conceptrice principale du projet chez Wētā Workshop, a utilisé l’éclairage tout au long de la conception, qui agit comme un dispositif de transformation et de transition lorsque les invités se déplacent dans le bâtiment.

« Dès le début du projet, l’obscurité et la lumière nous ont inspirés », dit-elle. « Les photographies de l’époque montrent les magnifiques jeux de lumière à travers les arbres qui entouraient les remparts et la ville. À cela contrastait l’obscurité des froides nuits d’hiver et d’automne endurées par les soldats.

Empêcher les histoires “héroïques et incroyables” de tomber dans l’oubli

La lettre d’un soldat néo-zélandais sur la libération du Quesnoy est retrouvée par sa famille plus d’un siècle plus tard

« Nous avons escaladé le rempart intérieur – d’une hauteur de 12 mètres – à l’aide d’une simple échelle et votre humble serviteur était l’un des premiers à atteindre le sommet. » C’est sur ce ton enjoué que Jim Craig décrit avoir été l’un des premiers « Kiwis » à grimper la fameuse échelle lors de la libération du Quesnoy. 

Son récit du 4 novembre 1918 est détaillé dans une lettre destinée à sa mère au lendemain de la libération de la ville par les soldats néo-zélandais.

Wayne Corbett, son petit-fils, n’a eu vent des exploits de son grand-père qu’à la découverte de ladite lettre en 2020.

« Le hasard fait que nous avons retrouvé cette lettre peu de temps après l’annonce de la construction du Musée Néo-Zélandais de la Libération, lors de l’Anzac Day 2020. Ma mère a donné la lettre à mon frère, Tony, mais c’est lorsque nous avons entendu parler du musée que nous nous sommes rendu compte de son importance, » explique Wayne.

Dans sa lettre, Jim parle des « murs huileux, » conséquence des bombardements de la ville à l’aide d’explosifs contenant de l’huile récupérée dans les tanks. Cela a permis aux troupes néo-zélandaises de couvrir les remparts de fumée et d’avancer sans être repérées par les soldats allemands.

Un autre extrait décrit en détails le bonheur et le soulagement ressentis par les habitants du Quesnoy à la suite de la libération.

« La population était folle de joie », écrit Jim, « Vous auriez dû nous voir, deux autres et moi-même, envoyés pour « nettoyer » les prisonniers dans les remparts, à essayer de nous frayer un chemin à travers une foule d’hommes âgés, de femmes et d’enfants qui s’extasiaient devant nous et se pendaient à notre cou. »

Une visite émouvante

La lettre de Jim, longue de huit pages, fait écho à de nombreuses histoires partagées à Te Arawhata.

Wayne et sa femme Louise ont visité le musée courant 2024 alors qu’ils voyageaient sur le Front occidental pour rendre hommage aux soldats néo-zélandais et retracer le voyage de Jim pendant la guerre.

« Le jour où Wayne et moi avons visité Te Arawhata, » raconte Louise, « était justement le 10ème anniversaire de la mort de Doris, la mère de Wayne. C’était un moment très touchant. »

Doris et Donald, les parents de Wayne, se sont mariés à New Plymouth en 1957 et ne lui ont jamais parlé de la guerre à laquelle son grand-père a participé. Jim, qui est mort en 1986 à l’âge de 88 ans, n’en a jamais parlé non plus.

“C’est surprenant que les parents de Wayne n’en aient jamais discuté avec nous au vu de l’histoire familiale. Wayne a servi au Timor oriental et son père à Chypre. »

« Je regrette de ne pas avoir posé plus de questions, » se désole Wayne.

Il explique que la lecture de la lettre écrite par son grand-père l’a beaucoup ému et qu’elle a inspiré sa famille à effectuer des recherches plus poussées.

« Ce que j’ai gardé de ma visite à Te Arawhata est que si vous avez une lettre comme celle-ci, ou quoique ce soit d’autre, partagez-la parce qu’elle apporte quelque chose à l’histoire. Vous lui redonnez vie. »

De Taranaki au Front Occidental

Né le 28 septembre 1897 dans la petite ville de Manaia, dans le comté de South Taranaki, Jim rejoint l’armée néo-zélandaise le 24 juillet 1916. Alors mineur, il assure avoir 20 ans et 10 mois alors qu’il n’en a que 19.

Après sa démobilisation le 7 juin 1919, il reçoit la médaille de guerre britannique (« British War Medal ») et la médaille de la victoire (« Victory Medal ») pour son engagement en Europe.

Il rencontre sa future femme, Bertha, et le couple se marie le 27 décembre 1924. Jim et Bertha deviennent producteurs laitiers à Midhurst, au nord de Stratford, et exercent pendant près de 20 ans. En 1941, ils déménagent à Huiroa, à l’intérieur des terres, où ils acquièrent une ferme laitière et ovine.

« Il fumait la pipe. C’était un vieil homme adorable, » se rappelle Wayne.

Le couple a 12 enfants et Wayne s’amuse du fait que c’est aux funérailles de son grand-père qu’il s’est rendu compte qu’il avait 33 cousins.

« Ce n’était pas un grand-père très impliqué parce qu’il avait tellement d’enfants. Mais je ne me souviens pas l’avoir jamais vu en colère. Il souriait tout le temps. »

Heroic, incredible, and proud

Wayne et Louise ont visité Le Quesnoy à deux reprises lors de leur voyage en Europe car ils voulaient acheter plus de souvenirs à la suite de leur passage à Te Arawhata.

« Nous avons acheté des mugs du musée, ils sont très sympas. Wayne n’arrêtait pas de les utiliser dans le camping-car, on a donc décidé de revenir pour en acheter d’autres, » nous raconte Louise en riant.

« Les « Kiwis » devraient visiter le musée, non seulement parce qu’il vous rend fier d’être néo-zélandais mais parce qu’il permet de se rendre compte de la différence que notre pays a fait dans la vie de personnes vivant à l’autre bout du monde, » partage Wayne.

« Ce qui s’est passé ici est incroyable. Cela aide à comprendre à quel point cette histoire est importante, tout particulièrement pour les Français, et comment l’amitié entre nos deux pays est née. »

« Nous devons apprendre à ne pas répéter les horreurs du passé. Avoir une histoire positive à partager, à propos du bien qui peut ressortir de ces événements… cela laisse une empreinte. »

Pour Louise, l’ampleur des murs vieux de 400 ans était stupéfiante.

« Wayne paraissait minuscule, c’était presque impossible de l’apercevoir. Les cratères de bombes dans les murs étaient exactement comme Jim les a décrits dans sa lettre. »

“C’est vraiment ce côté ingénieux des « Kiwis, » à trouver des solutions avec des bouts de ficelles, qui est ressorti lorsqu’ils ont pensé à escalader le mur avec cette vieille échelle. Ce que ces jeunes hommes ont fait est à la fois incroyable et absolument héroïque. » Wayne continue : « Être ici, découvrir cette histoire et marcher autour des remparts donne à réfléchir. Vous restez là, debout, et ne pouvez qu’imaginer à quel point ils ont dû être nerveux. »

« J’étais tellement fier de me tenir à l’endroit même où l’échelle a été posée il y a 106 ans. »

Un public à Auckland

L’Histoire de Le Quesnoy au Tāmaki Paenga Hira Auckland War Memorial Museum

L’histoire de Le Quesnoy a pris vie en Nouvelle-Zélande ce mois-ci lors d’un événement spécial organisé par le Musée d’Auckland.

L’événement a réuni des membres du Comité du Concept et de l’Implication afin de discuter avec Wētā Workshop du développement du contenu de notre exposition mais aussi de l’expérience des visiteurs ici à Te Arawhata.

Le jury était composé de Celia Caughey, présidente du comité et conseillère stratégique du musée ; du Dr Nathalie Philippe, conseillère clé dans le développement de l’aspect français de l’exposition ; de Jude Dobson, ancienne membre du conseil d’administration et collaboratrice de longue date du projet ; de Josh Hansen, ancien directeur de Te Arawhata ; et de Gail Romano, conservatrice au département d’Histoire de la Guerre au Tāmaki Paenga Hira Auckland War Memorial Museum.

Celia Caughey a évoqué la vision du musée et les thèmes de liberté, d’amitié et d’avenir.

« Notre vision était de créer un lieu néo-zélandais en France où la mémoire et les amitiés perdurent : ce musée devait être notre « tūrangawaewae » en Europe, « notre foyer, notre endroit dans le monde ». »

« Les thèmes de la valeur et du prix de la liberté, de l’amitié et de l’avenir – sont désormais d’une pertinence criante en Europe, avec deux guerres en cours. Nous ne pouvons qu’espérer que Te Arawhata deviendra un lieu d’espoir à travers le message qu’il véhicule. »

Le fondateur de Te Arawhata, Herb Farrant, était présent, accompagné du président du New Zealand Memorial Museum Trust, David McLean, et des membres du conseil Ben Upton et Peter McKinnon.

L’événement s’est conclu par un discours de David Reeves, le directeur général Tumu Whakaere du Musée d’Auckland. David a exprimé ses espoirs que Te Arawhata et le Musée du Mémorial de la Guerre d’Auckland puissent collaborer pour continuer à partager nos histoires chez nous en Nouvelle-Zélande et à Le Quesnoy.

Un match test entre les Bleus et les All Blacks

Un match test entre les Bleus et les All Blacks est l’occasion pour les fans de rugby français et néo-zélandais de passer d’amis à rivaux pendant 80 minutes chaque année. L’édition 2024 de ce match, classique, s’est tenue au Stade de France devant 80 000 spectateurs déchaînés et a été diffusée au Musée Néo-Zélandais de la Libération devant quelques dizaines de Quercitains tout aussi passionnés.

Le match a été précédé d’une ouverture nocturne de Te Arawhata et d’une visite guidée menée par Lucie Bétremieux. La visite de Lucie mettant en lumière notre exposition « From the Field to the Front, » qui raconte l’histoire des All Blacks pendant la guerre.

Nous avons ensuite eu le plaisir d’accueillir Harriet Gabrielle, chanteuse néo-zélandaise francophile résidant à Londres. Harriet a impressionné la foule avec son répertoire en anglais, français et maori et reçu un tonnerre d’applaudissements après avoir expliqué comment elle est tombée amoureuse de la culture et de la langue françaises. « En tant que néo-zélandaise francophile, c’était profondément émouvant de faire le lien avec cette histoire remarquable qui continue de lier la Nouvelle-Zélande à la France après toutes ces années », a déclaré Harriet à propos de son passage à Le Quesnoy.

Le match commencé, ceux qui ont osé braver le froid ont assisté à un affrontement de qualité entre ces vieux rivaux. Les Français ont finalement remporté la victoire d’un point, obligeant les supporters néo-zélandais présents à admettre que les Bleus étaient la meilleure équipe cette fois-ci.

L’année prochaine, les Français se rendront en Nouvelle-Zélande pour trois tests. Une belle opportunité pour les « Kiwis » de prendre leur revanche… à moins qu’il s’agisse d’une opportunité pour les Bleus de confirmer leur série de victoires face aux All Blacks ! Il va sans dire que ces matchs seront à nouveau diffusés à Te Arawhata, en espérant que cette fois-ci le temps soit un peu moins glacial !

Le A en ANZAC

Te Arawhata est un lieu pour se souvenir de la Grande Guerre et réfléchir sur les sacrifices consentis pendant cinq années de difficultés immenses. Bien que le musée se concentre sur l’histoire de la brigade de fusiliers néo-zélandaise au Quesnoy, il est important de reconnaître que les soldats kiwis ont commencé la guerre aux côtés des Australiens dans le cadre des ANZAC. 

Samedi 19 octobre, nous avons eu le plaisir d’accueillir Myriam Barale, l’agent d’accueil du Centre Sir John Monash, à Te Arawhata pour présenter des histoires de l’expérience australienne sur le Front Occidental. Notre salle de réunion était pleine à craquer avec des visiteurs ravis d’écouter à ces épisodes de nos frères antipodes.  

Le Centre Sir John Monash est la maison de l’Australie sur le front occidental.  Situé à Villers-Bretonneux dans la Somme, le Centre est une expérience immersive et émouvante qui vaut le détour.  Un énorme merci à Myriam d’être venue – quelle conférence magnifique !

Un événement de trois jours retraçant les étapes de la Libération

Pour marquer le 106ème anniversaire de la libération du Quesnoy, Te Arawhata, en collaboration avec l’association New Zealand Community in France, a organisé un itinéraire de trois jours proposant des activités dans les Hauts-de-France.

Les festivités ont débuté le samedi 2 novembre avec un repas à Valenciennes, une ville située à seulement 15 minutes du Quesnoy. Au menu : welsh au maroilles (fromage fondu sur une tartine imbibée de bière), brochettes de bœuf et crème brûlée, le tout accompagné de bières typiques de la région.

Dimanche, une excursion à Arras a permis de visiter la Carrière Wellington, lieu de la plus grande attaque-surprise de la Première Guerre mondiale, rendue possible par un réseau de tunnels de 18 kilomètres creusés par la New Zealand Tunnelling Company. Un moment fort de notre passage à la Carrière Wellington fut l’histoire de la réponse des tunneliers lorsqu’on leur demanda de saluer les officiers britanniques : « Vous voulez de la discipline ou du travail ? » Si les hommes avaient dû poser leurs outils toutes les cinq minutes, les tunnels n’auraient pas été prêts pour la date de l’assaut. « Nous devrions être fiers de ce que les « Kiwis » ont accompli ici, non seulement avec leurs tunnels, mais aussi par leur éthique et leur mode de vie néo-zélandais – ce qu’ils ont décidé de faire a changé à jamais la perception des soldats », a déclaré Jacki, l’une de nos invités. Après la visite, le groupe n’est pas resté longtemps en surface, le déjeuner ayant lieu dans les belles caves voûtées du pub The French House. Ce repas copieux nous a réchauffés du froid hivernal, mais nous a presque empêchés de remonter les escaliers !

Enfin, le 4 novembre est arrivé et le groupe s’est rendu au Quesnoy. La journée a commencé par une visite guidée de Te Arawhata. Nos invités ont souligné la beauté et la simplicité de l’expérience offerte par le Wētā Workshop. Pour notre invité Regan, « c’était très émouvant… l’un des meilleurs musées que j’ai visités ».

L’histoire de la Libération en tête, le groupe s’est dirigé vers l’extension du cimetière communal du Quesnoy pour rendre hommage aux soldats du Commonwealth tombés au combat. Nous avons eu le plaisir d’être rejoints par Matthew Stewart de Memory Anchor, une entreprise canadienne dont l’application fournit des informations sur les militaires enterrés dans les cimetières de la Commonwealth War Graves Commission. Matthew s’est ensuite joint à nous pour déjeuner à La Goudale, un autre établissement typique du nord proposant une délicieuse carbonade (ragoût de bœuf à la bière) et flammekueche (l’équivalent français de la pizza).

Nous avons passé l’après-midi dans les remparts du Quesnoy. L’un de nos visiteurs, Rob, a considéré la visite des remparts comme un des moments forts du week-end, expliquant que « c’était assez révélateur… cela a donné vie à toute l’expérience ». Le groupe a partagé son étonnement face à l’ampleur des fortifications de la ville – tous ont convenu que sans le courage des soldats néo-zélandais, Le Quesnoy aurait été imprenable.

De retour à Te Arawhata, le groupe a pris le temps de se réchauffer autour d’une tasse de thé avant de participer à la cérémonie commémorative de la ville aux côtés de la représentante officielle de la Nouvelle-Zélande, Nikki Reid, Chef de mission adjointe à l’Ambassade de Nouvelle-Zélande à Paris. Cette année, le départ s’est fait dans la cour du musée, et plus de 100 personnes ont bravé le froid pour défiler dans Le Quesnoy jusqu’au Mémorial Néo-Zélandais. Sur le chemin, la directrice de Te Arawhata, Elizabeth Wratislav, et la Maire du Quesnoy, Marie-Sophie Lesne, ont dévoilé une plaque marquant l’emplacement exact où le Sous-lieutenant Leslie Averill et ses hommes ont escaladé les murs de la ville à l’aide d’une échelle. Le message inscrit sur la plaque est trilingue, en français, te reo māori et anglais. Les représentants officiels ont ensuite déposé des gerbes au Mémorial et l’harmonie a joué les hymnes nationaux français et néo-zélandais pour la première fois de la soirée. L’interprétation du chœur de l’école locale de God Defend New Zealand a ému aux larmes. « Cela m’a touché en plein cœur », a partagé Rob, tandis que Peter, un autre invité de Te Arawhata, a qualifié sa présence à la cérémonie de « privilège. »

Les commémorations se sont poursuivies jusque dans le centre-ville du Quesnoy, où des discours, hymnes et une réception à la Mairie ont conclu les cérémonies officielles. Nous avons célébré ce week-end spécial avec un dîner entre nos invités néo-zélandais et des membres de l’association Le Quesnoy-Nouvelle-Zélande. Assis en damier, nos convives ont enchaîné les chansons, les rires et surtout le “franglish”. Un immense merci à Anthony, le propriétaire du Maori 2.0, d’avoir ouvert son restaurant pour nous un jour de congé.

Trois jours de découverte, de souvenirs et de liens tissés. Merci à tous les participants, à nos invités ainsi qu’à nos partenaires à travers la région. Nous laissons les derniers mots à Rob :

« J’ai saisi l’opportunité de venir ici pendant trois jours. Chaque activité a dépassé mes attentes. La qualité des présentations, l’implication des habitants du Quesnoy sont vraiment des expériences qui en valent la peine – j’encouragerais tout le monde à les vivre. » 

« C’est incroyable de penser qu’il existe une amitié si profonde de part et d’autre du globe autour d’un événement historique ayant eu lieu il y a 106 ans. C’est merveilleux de voir que le monde est encore capable de cela. »

Te Arawhata proposera de nouveau un itinéraire autour du 4 novembre en 2025. Le prochain grand événement commémoratif aura lieu pour l’ANZAC Day 2025. Restez à l’écoute pour plus de détails.

Lettre du directeur du musée

Il y a 106 ans, des membres de la New Zealand Rifle Brigade escaladaient une simple échelle de verger pour libérer la ville de Le Quesnoy. Aujourd’hui, le symbole de l’échelle, Te Arawhata, nous rappelle la liberté pour laquelle ils ont combattu et l’amitié qui a été forgée ce jour du 4 novembre entre Le Quesnoy et la Nouvelle-Zélande.

Cette année, nous avons eu l’honneur d’inaugurer une plaque à l’endroit même où l’échelle fut posée et où le Second Lieutenant Averill mena les Néo-Zélandais par-dessus les remparts. Fruit d’une collaboration entre la Mairie du Quesnoy et Te Arawhata, cette plaque rappelle désormais aux visiteurs l’acte extraordinaire qu’a été la libération de la ville, qui demeure aujourd’hui encore la fierté des Néo-Zélandais.

J’ai moi-même été incroyablement fière de participer aux commémorations de la libération de la ville cette année. La nuit était tombée et l’air était frais lorsque le plus grand rassemblement à ce jour s’est mis en route depuis Te Arawhata à 18h. 

Officiels, habitants et quelques « Kiwis » ont défilé ensemble dans les rues de Le Quesnoy pour rejoindre le Mémorial de la Nouvelle-Zélande. Des gerbes y ont été déposées et des interprétations émouvantes de God Defend New Zealand et de La Marseillaise ont conclu les commémorations officielles. Des photos sont disponibles ci-dessous pour en savoir plus sur les commémorations ainsi que dans notre galerie d’événements.

Alors qu’un mois bien chargé se poursuit ici à Le Quesnoy et que les températures chutent progressivement, nous sommes reconnaissants de ces importants moments d’introspection qui nous permettent de réfléchir à notre passé, aux sacrifices accomplis pour un avenir meilleur et aux valeurs qu’il nous faut continuer à chérir.

Là où il y a de la vie, il y a de l’espoir

Le 4 novembre, jour de la libération, une journée spéciale de commémorations pour la famille d’un soldat néo-zélandais.

En matière de noms, difficile de trouver plus spectaculaire que Melbourne Ascot Inkster.

Les parents du soldat néo-zélandais, James et Eliza, l’ont nommé ainsi en hommage à la ferme d’Ascotvale, à Melbourne, où ils ont vécu avant de déménager à ‘Te Rauamoa’ Te Awamutu, où il est né le 31 décembre 1896.

Avant de s’engager pour la Première Guerre mondiale en 1917, Melbourne travaillait comme employé de bureau chez Spedding Ltd Importers.

« Son patron de l’époque,” raconte Kate Brooks, son arrière-petite-fille, “a déclaré qu’il était hors de question de l’appeler ‘Melbourne’ à travers le bureau, alors il l’a surnommé Peter. On l’a connu sous le nom de Peter quasiment tout le reste de sa vie. »

« Certains de ses cousins l’appelaient Melbie,” ajoute Kate, « et nous pensons que ce n’est pas si grave qu’il n’ait jamais vraiment été appelé Melbourne car cela nous a offert une histoire de famille qui se transmet de génération en génération. »

Se souvenir du Jour de la Libération

Le 4 novembre 1918, jour où les soldats néo-zélandais ont libéré la ville du Quesnoy à la fin de la Première Guerre mondiale, est une journée spéciale de commémorations pour la famille de Melbourne, y compris Kate, sa mère Stephanie, sa tante Meredith, et Vivienne, la fille de Melbourne.

Même s’ils se trouvent à 18 000 km du Quesnoy, et que cela s’est passé il y a 106 ans, ils se souviennent de la libération parce que Melbourne a été l’un des chanceux à rentrer chez lui.

Melbourne faisait partie du 1er Bataillon de la Brigade de Fusiliers Néo-Zélandais et a été blessé à la tête au Quesnoy le matin du 4 novembre. Il est rentré en Nouvelle-Zélande où il a vécu jusqu’à plus de 70 ans.

« Beaucoup n’ont pas eu cette chance,” dit Kate, qui a visité Le Quesnoy et Te Arawhata cette année pour honorer son arrière-grand-père et rendre hommage aux soldats néo-zélandais tombés sur le Front occidental. »

« Nous pensons au 4 novembre en nous rappelant que même si Melbourne a été blessé par balle et a passé plusieurs mois à l’hôpital, il a pu rentrer chez lui. Tant de garçons ne sont jamais revenus. »

L’influent docteur māori, politicien et anthropologue, Peter Buck Te Rangi Hīroa, membre du Bataillon des Pionniers pendant la Première Guerre mondiale, a joué un rôle déterminant pour sauver Melbourne ce jour-là.

« Apparemment, les brancardiers allaient l’abandonner parce qu’il avait été blessé à la tête et semblait au-delà de toute aide. Mais Peter Buck a dit : ‘Non, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir’ et il a demandé qu’on le transporte dans une tente médicale. »

Cartes postales du monde entier

Melbourne a grandi sur la côte nord d’Auckland et partageait une passion pour la voile avec son frère aîné Jim. Après s’être engagé, quittant alors son emploi chez Spedding Ltd Importers, il est parti le 9 mai 1918 à bord du Maunganui, en direction de Liverpool via le canal de Panama.

Il collectionnait des cartes postales presque partout où il allait – des salles de danse en Virginie, aux États-Unis, aux hôpitaux où il s’est rétabli après avoir été blessé.

« C’était un collectionneur et il a gardé un enregistrement visuel de tous les endroits qu’il a visités, ce qui nous a permis de tout relier, » explique Kate.

« Il y a un album complet de cartes postales où il a noté les dates, les lieux et ce qu’il faisait. Ils ont traversé le canal de Panama, se sont arrêtés en Virginie aux États-Unis et ont visité une salle de danse les 8 ou 9 juin. Ce sont des archives incroyables. »

Kate a entendu parler du Quesnoy pour la première fois en 2012 lorsque sa mère a acheté un livre pour enfants racontant l’histoire de la libération.

« Je savais, enfant, que Melbourne avait participé à la Première Guerre mondiale. Mais lorsque ma mère a trouvé ce livre, elle m’a dit qu’il avait été impliqué dans la libération de cette petite ville. »

Elle se souvient aussi que sa mère lui racontait comment, enfant, elle s’asseyait sur les genoux de son grand-père et il lui demandait alors si elle voulait toucher la “crête” sur sa tête, en référence à sa blessure par balle.

La vie en temps de paix

Peu après son retour en Nouvelle-Zélande, Melbourne a repris son travail chez Spedding Ltd où il a rencontré Hazel, l’arrière-grand-mère de Kate.

« Elle l’a probablement connu sous le nom de Peter, donc c’est à ce moment-là que le nom est resté, » dit-elle en souriant.

Ils se sont mariés en 1923 et ont vécu à Bayswater avant de déménager à Wellington en 1927, où Melbourne a d’abord travaillé pour Spedding puis monté sa propre entreprise d’importation.

« Apparemment, c’était un homme calme, réfléchi et méticuleux dans la tenue de ses registres. Il aimait lire, avait un esprit curieux et a été abonné au National Geographic des années 1930 jusqu’à sa mort [le 9 août 1972]. »

Elle pense qu’il ne parlait probablement pas de la guerre pour ne pas ennuyer ou accabler les gens.

« Je pense que c’était révélateur de sa nature, étant un homme de peu de mots. Mais il n’a pas trop porté le poids de la guerre, étant arrivé vers la fin du conflit. Il s’est proposé pour la Seconde Guerre mondiale, où il était sergent dans la Garde Nationale. »

Selon Kate, pouvoir raconter l’histoire de Melbourne lui a permis d’apprécier le travail effectué par sa tante Meredith et sa mère, qui ont pris soin de conserver les histoires de famille.

« J’ai toujours aimé l’histoire et je suis une passionnée. Il y a quelque chose de spécial à connecter votre famille à l’Histoire. Voir les photos de Melbourne, comme lors de son passage par le canal de Panama… C’est incroyable que ces photos existent encore. Cela m’a donné envie de continuer cette transmission pour les générations à venir. »

Les commémorations du 4 novembre rassemblent Kiwis et Quercitains

Le 4 novembre marque le 106e anniversaire du moment où les soldats de la New Zealand Rifle Brigade ont escaladé les murs du Quesnoy pour libérer sa population après plus de quatre ans d’occupation allemande.

Te Arawhata se réunit avec la communauté néo-zélandaise en France pour commémorer cette occasion spéciale au Quesnoy.

Te Arawhata organise un événement de trois jours du 2 au 4 novembre, comprenant un dîner spécial à Valenciennes le 2 novembre, une visite à Arras le 3 novembre et des commémorations à Te Arawhata au Quesnoy le 4 novembre.

L’excursion d’une journée du dimanche à Arras visite les incroyables tunnels Wellington, un système de tunnels de 18 kilomètres de long creusé par la New Zealand Tunneling Company en 1917 qui a permis la plus grande attaque surprise de la Première Guerre mondiale.

Le lundi au Quesnoy comprend un service de commémoration, des déjeuners et des dîners, ainsi que des visites guidées du musée de la libération de la Nouvelle-Zélande – Te Arawhata, des imposants remparts centenaires du Quesnoy et du cimetière militaire.

Comme ce fut le cas en 1918, Néo-Zélandais et Quercitains se rencontreront pour renforcer encore davantage les liens entre nos deux pays.

Trouvez des billets et plus de détails ici : https://tinyurl.com/4november2024

Joyeux anniversaire Te Arawhata

NZ Liberation Museum’s first year delivers many milestones – and stories.

The opening of Te Arawhata has inspired – and uncovered – many personal stories of soldiers and their families.

Since the launch of the museum in Le Quesnoy, thousands of people have visited, including many New Zealanders making the pilgrimage to the small French town alongside French locals and other nationalities.

Two, and sometimes three, generations of Kiwi families have visited Te Arawhata to connect and remember their relatives who fought in Le Quesnoy and on the Western Front.

It’s more than just numbers

Families like 16-year-old Otago Boys High School student Cameron Brown and his mum, Larissa, visited Le Quesnoy to trace the history of Cameron’s great grandfather, Frederick Lyders. 

Frederick never quite made it to Le Quesnoy to help liberate the town after he was wounded, however Cameron’s visit to Te Arawhata and the Western Front inspired him to delve into his family’s rich war history. 

“The most striking thing after studying World War One at school was how many soldiers died or were badly wounded,” said Cameron. “Researching more deeply, and seeing what my family went through, makes it so much more poignant because it’s more than just numbers.”

For Ashleigh Bolton and Matt Deverell, visiting Te Arawhata was a way to connect with Ashleigh’s great grandfather who fought at Le Quesnoy and Matt’s great great grandfather who died in the Somme.

“It is important to us to visit these places to honour their stories,” said Ashleigh. “As part of our trip, we were excited about Te Arawhata and this beautiful museum helped to extend our learning and the story of Le Quesnoy.” 

Key events and milestones

Following the emotional dawn blessing and opening ceremony of October 11, 2023, there have been a number of key events throughout the year including the reveal of the All Blacks’ Bench in February and the museum’s first Anzac Day since opening its doors. 

The carved All Blacks’ bench donated to the museum by NZ Rugby represented the enduring friendship between New Zealand and the people of Le Quesnoy. 

Ngāti Rānana, the London Māori club, blessed the bench at a ceremony attended by Marie Sophie Lesne – Mayor of Le Quesnoy, Caroline Bilkey – New Zealand’s ambassador to France, and former All Black Andrew Mehrtens, local dignitaries, Quercitains, and of course many Kiwis.

Anzac Day, which is commemorated in Le Quesnoy on the nearest Sunday to April 25, was the first since the museum doors opened. It was an incredibly special day with New Zealanders remembering the sacrifice of Kiwi soldiers side by side with the people of Le Quesnoy. 

“Being part of Anzac Day in Le Quesnoy means you become a part of this community formed through the remembrance of our shared history. This is something to be remembered and celebrated,” said former Museum Director Josh Hansen at the time.   

The museum has had several visiting dignitaries, including Defence Minister Judith Collins on Anzac Day who was touched by Te Arawhata’s stories and exhibits.   

 

An emotional response

The Te Arawhata experience highlights the deep respect for civilian life during the liberation as an essential part of the Le Quesnoy story.  

Museum Director Lizzie Wratislav, who joined the museum in September, said the Wētā Workshop visitor experience evokes an emotional response from those who visit. 

“It is incredible to see people’s responses and I’m proud to be part of something that means so much. We also know travelers are increasingly looking for experiences where they unearth something new, like discovering family connections. 

“Te Arawhata and the Western Front are places where all people – not just Kiwis – can come to understand more about their history and identity.”

Keeping it local

The Te Arawhata experience highlights the deep respect for civilian life during the liberation as an essential part of the Le Quesnoy story.  

Museum Director Lizzie Wratislav, who joined the museum in September, said the Wētā Workshop visitor experience evokes an emotional response from those who visit. 

“It is incredible to see people’s responses and I’m proud to be part of something that means so much. We also know travelers are increasingly looking for experiences where they unearth something new, like discovering family connections. 

“Te Arawhata and the Western Front are places where all people – not just Kiwis – can come to understand more about their history and identity.”

The next generation

An essential part of creating a connection between young people and Te Arawhata is our schools programme for New Zealand and European based schools.  

Many New Zealand schools have visited during the museum’s first year, including Otago Boys High School, Invercargill’s James Hargest College, Southland Girls’ High School, and Woodford House in Hawkes Bay.     

“Te Arawhata is a great place to come to visit and to learn,” said teacher Catherine Patterson from James Hargest College which is named after Southland farmer Brigadier James Hargest who fought on the western front and at Gallipoli. 

“The museum is really valuable educationally from a history point of view, but also from a language perspective, having English, French and Te Reo all there intermingling is cool.”   

Te Arawhata takes people on an emotional journey with human stories of the liberation brought to the fore throughout the museum and the enduring friendship between Le Quesnoy and New Zealand a key part of our story. 

But the visitor experience has so many entry points, says Wratislav, there’s something for everyone be it history, art, technology, or international relations.

“Young people are key to keeping the stories of Le Quesnoy and the Western Front alive and we look forward to welcoming more schools in 2025. Te Arawhata is an incredibly powerful place to visit and our focus is on further establishing the museum as New Zealand’s tūrangawaewae on the Western Front.”

Soyez le premier à recevoir les mises à jour

S'inscrire à notre lettre d'information

Site designed and developed by Great North