En 1931, le général britannique Sir Charles Harington affirmait que c’était le « cuir » qui avait remporté la Grande Guerre pour la Grande-Bretagne — non pas celui des uniformes, des sacs ou de l’équipement militaire, mais celui des ballons de football et des gants de boxe.

Ce mois-ci, Te Arawhata a organisé sa deuxième conférence publique de l’année, cette fois à la mairie de Le Quesnoy, sur le thème des rôles du sport pendant la Première Guerre mondiale.
Pas de Sport, Pas de Victoire a été présentée par Arnaud Waquet, directeur du master Management et Stratégie du Sport à l’Université de Lille, qui a soutenu que, sans le sport, la victoire des Alliés n’aurait peut-être pas été possible.
Arnaud a mis en lumière les multiples usages du sport en temps de guerre : recrutement, propagande, préparation physique et maintien du moral. Les participants ont découvert comment les amateurs de football étaient encouragés à suivre leurs idoles professionnelles dans les rangs militaires, et comment les sports collectifs apportaient divertissement et réconfort aux soldats démoralisés loin du front.

Il a expliqué que la nature mondiale du conflit avait créé un véritable creuset de cultures et de langues sur le front occidental. Des sports comme le football, jusque-là moins répandus en Europe continentale qu’en Grande-Bretagne, sont devenus un moyen efficace de communication et d’intégration entre les troupes alliées venues d’horizons divers, et les populations locales françaises et belges.
La présentation captivante et passionnée d’Arnaud est la première d’une série dans le cadre d’un nouveau partenariat entre le musée et l’Université de Lille. La prochaine conférence, prévue pour septembre, portera sur la rivalité historique entre la France et la Nouvelle-Zélande dans le rugby.

Des événements comme Pas de Sport, Pas de Victoire s’inscrivent dans la mission de Te Arawhata d’être un acteur dynamique de la communauté quercitaine. Bien loin d’être une enclave figée réservée aux visiteurs néo-zélandais, Te Arawhata est conçu pour engager les publics du monde entier — y compris ceux vivant à l’intérieur des murs de cette ville si particulière.
Il n’est donc pas surprenant que le langage universel du sport occupe une place centrale dans la programmation du musée depuis son ouverture en octobre 2023. La première exposition temporaire, From the Front to the Field, retraçait l’histoire des All Blacks en temps de guerre. Une nouvelle exposition, qui mettra en lumière le New Zealand Cyclist Corps, ouvrira ses portes en juillet, alors que la 112ᵉ édition du Tour de France s’emparera du nord de la France.

Également en juillet, Te Arawhata accueillera une retransmission du match final de la série de rugby France–Nouvelle-Zélande le 19 juillet — une confrontation entre anciens rivaux sur le terrain, mais amis proches en dehors.