Le soleil brille sur des centaines de personnes pour l’Anzac Day à la maison de la Nouvelle-Zélande sur le Front de l’Ouest.
L’Anzac Day, l’une des plus importantes dates commémoratives de l’année pour les néo-zélandais et australiens, est en train de rapidement devenir un événement à ne pas manquer dans une petite ville du nord de la France, à savoir Le Quesnoy.
Depuis des décennies, cette communauté particulière a inscrit cette date clé en reconnaissance des hommes venus d’un pays situé à l’autre côté du globe pour libérer la ville lors des dernières semaines de la Première Guerre Mondiale. Cependant, l’inauguration du Musée Néo-Zélandais de la Libération – Te Arawhata en 2023 a provoqué un fervent renouveau pour ces commémorations, dans le même temps que la ville célèbre l’amitié durable forgée avec Aotearoa depuis plus de 107 ans.
Sous un soleil de printemps d’un bleu éclatant, des centaines de quercitains et kiwis en voyage se sont rassemblés à Te Arawhata pour un weekend mémorable.


Un début de week-end poignant
Le Quesnoy commémore habituellement l’Anzac Day le dimanche le plus proche du 25 avril, et au vu du jour même de l’Anzac se déroulant un vendredi en cette année 2025, tout était en place pour un week-end rempli d’événements et de services commémoratifs.
Te Arawhata a reçu la visite de la New Plymouth Boy’s High School le matin de l’Anzac, qui, après une visite guidée du musée et des remparts du Quesnoy, ont déposé une gerbe au Mémorial Néo-Zélandais. La professeure Joanne Ander a expliqué qu’il était important pour le groupe scolaire de “commémorer ceux qui sont tombés afin de libérer cette incroyable petite ville et de se souvenir de tout le travail de ceux qui sont venus avant nous pour la liberté.”
Notre chargée des missions d’éducation, Blandine Demailly, a également accueilli une douzaine d’élèves d’écoles locales pour des ateliers sur la signification de l’Anzac Day, dont des ateliers de création de couronnes de coquelicot, qui ont servi a décorer l’entrée du musée.
A 18h, le programme officiel du week–end de l’Anzac a débuté par une cérémonie du Last Post, dans la cour avant du musée. Plus d’une centaine de personnes ont participé à cette occasion solennelle, qui a été rendu encore plus spéciale par la lecture de l’Ode en français, langue maorie et anglais par les élèves locaux Néo Vasseur et Galahad Chermeux, Kaunihera Kaumatua o te hapu Ngati Taka Erica Wellington, et le vétéran de Malaisie Bill Russel. Pour donner suite à la cérémonie, les participants ont pu profiter d’une courte réception tenue en collaboration avec l’association Le Quesnoy-Nouvelle-Zélande, au moment où le ciel se couchant apparut au travers des nuages couvrant le ciel plus tôt dans la journée.



Rendre hommage à ceux tombés comme aux survivants
Le samedi matin, un petit groupe de visiteurs ont marché depuis Te Arawhata jusqu’à l’Extension du Cimetière Communal de Le Quesnoy, la dernière demeure de 49 soldats néo-zélandais. Là-bas, un hommage touchant a été rendu non seulement aux soldats tombés à Le Quesnoy, mais aussi à ceux étant rentrés chez eux.
Kerrie Ashcroft a lu un passage du journal de son grand-père, Roy Cragg, un jeune soldat Kiwi qui a survécu à une attaque au gaz et qui est retourné dans sa ferme à Picton après la Grande Guerre. Kerrie a également lu le poème But I Was Looking at the Permanent Stars de Wilfred Owen, poète de guerre britannique célèbre ayant perdu la vie le 4 novembre 1918, le jour même de la libération du Quesnoy, et elle fut rejointe par deux enfants locaux, Léane et Galahad, pour une lecture de l’Avenir de Guillaume Apollinaire. Le groupe a conclu cette brève mais spéciale cérémonie en passant un moment de silence afin de se souvenir de nos soldats tombés au combat.
Visites du musée, du Quesnoy, et trois villes voisines libérées par les Néo-Zélandais
Au cours du week-end, des centaines de visiteurs ont pu profiter des visites guidées de Te Arawhata et des remparts du Quesnoy.
En collaboration avec l’association Le Quesnoy-Nouvelle-Zélande, plus d’une centaine de personnes ont aussi réservé une visite des villes de Beaudignies, Romeries et Vertigneul, trois villes libérées par les soldats néo-zélandais lors de leur chemin vers Le Quesnoy.
L’arrêt à Vertigneul était particulièrement émouvant lorsqu’il se sont retrouvés devant la tombe de Henry James Nicholas ayant reçu la Victoria Cross en 1917 et décédé en libérant Beaudignies le 23 octobre 1918.
Énormément de visiteurs ont choisi d’effectuer une marche de quatre kilomètres jusqu’au Quesnoy, retraçant les pas de nos soldats de la Première Guerre mondiale.
Le temps ensoleillé a également rendu encore plus agréables les visites de plusieurs membres du Trust administratif du musée. Le président, David McLean, a déclaré : « Participer aux commémorations de l’Anzac Day 2025 sous le soleil printanier de Le Quesnoy, et être témoin de l’affection sincère des habitants français de la ville pour la Nouvelle-Zélande, a été pour moi un rappel émouvant de la valeur de l’amitié entre les peuples et de la manière dont cette amitié peut perdurer – dans ce cas depuis 107 ans. »



Le dîner annuel de l’Anzac
Le dîner annuel de l’Anzac de Te Arawhata a été encore une fois complet, cette année avec environ 160 participants à la salle de réception du Centre Lowendal du Quesnoy. Cet événement fut la pierre ajoutée à l’édifice de ce week-end de commémorations et célèbre les plus de 100 ans d’amitié forgée entre cette magnifique petite ville et les habitants de Aotearoa.

L’évènement a commencé par les discours de la directrice de Te Arawhata Elizabeth Wratislav, du président de l’association Le Quesnoy-Nouvelle-Zélande Jean-Philippe Froment et de la maire Marie-Sophie Lesne, qui a dit que « nous, les Quercitains, sommes fiers de notre histoire et de ce lien avec Aotearoa la Nouvelle-Zélande, et c’est un honneur pour moi de vous accueillir dans notre belle ville. »
Ensuite, les convives ont eu droit à une performance exceptionnelle du London Māori Club, Ngāti Rānana. Le meneur du groupe, Ben Appleton, nous a confié “qu’au travers de haka, waiata (chanson), karakia (prière) et whakawhanaungatanga (unité), nous rendons hommage au māia (courage), tapu (sacré) et aroha (amour) de ceux venus avant nous ; nous nous souvenons de ceux venus libérer Le Quesnoy et de ces braves nga hōia (soldats) qui y sont restés pour toujours.”
Le plan de table ayant été pensé afin de mélanger les Kiwis aux convives français, cette nuit a démontré un autre exemple de nous différences étant moindres par rapport à nos similitudes.


La commémoration officielle du dimanche
Comme le veut la tradition, la commémoration officielle de la ville a eu lieu le diamche le plus proche de jour de l’Anzac. Plus de 300 personnes se sont rassemblées dans la cour avant de Te Arawhata avant de marcher au travers du Quesnoy, en passant par les monuments clés du Mémorial Néo-Zélandais, Mémorial Eugène Thomas et le Monument aux Morts.


Nos dignitaires locaux ont été rejoint par des représentants de l’Australie, du Canada, du Royaume-Uni et de la France, ainsi que l’ambassadrice de la Nouvelle-Zélande pour la France, le Portugal, Monaco et l’OCDE, Caroline Bilkey, qui a été une supportrice hors-pair de l’amitié toujours d’actualité entre nos deux contrées. “C’est toujours un immense plaisir de commémorer l’Anzac Day au Quesnoy, une ville qui a une place particulière dans le cœur de nombreux Néo-Zélandais, un mémorial vivant célébrant le courage et l’ingéniosité de nos soldats”, raconte-elle.
Ngāti Rānana a conclu la parade par une autre performance émouvante, leur interprétation du célèbre Kā Mate haka ayant été prouvé populaire auprès des participants locaux.
Le week-end c’est terminé sur une nouvelle signature du traité de jumelage entre les villes de Le Quesnoy et de Cambridge dans la région néo-zélandaise de Waikato. Ce moment singulier a marqué les 25 ans de l’unique jumelage entre la France et la Nouvelle-Zélande.
Que la deuxième fois depuis l’ouverture du Musée
L’Anzac Day 2025 n’est que le deuxième se déroulant après que Te Arawhata a ouvert ses portes, en octobre 2023. Après le succès de la première édition l’année dernière, les commémorations de la bataille et les célébrations de l’amitié continuent à évoluer et il n’y a peu de doutes quant au fait qu’elles ont commencé à s’établir en tant qu’évènement important du calendrier quercitain.

Elizabeth Wratislav a résumé ce week-end en exprimant sa gratitude envers les visiteurs, qu’ils viennent de l’autre bout du globe ou de la rue d’à côté : “Votre présence durant ce week-end maintient la mémoire des soldats en vie et assure le fait que cette amitié durera encore longtemps dans le futur.”